De la pharmacie aux épidémies : Histoire des amphétamines
- Albert Caporossi
- 26 juin
- 13 min de lecture
Dernière mise à jour : 21 août
Les amphétamines, ces puissants psychostimulants synthétiques, ont une histoire qui est intrinsèquement liée aux défis de l'humanité – de la recherche de la performance ultime à la gestion de la fatigue en temps de guerre, en passant par la quête du bonheur et de l'intégration sociale.
Ce qui a commencé comme une découverte médicale est rapidement devenu un phénomène mondial, donnant lieu à des épidémies de consommation qui continuent de façonner les enjeux de santé publique aujourd'hui.
La genèse d'une substance révolutionnaire
L'histoire des amphétamines débute bien avant leur synthèse en laboratoire.
Leur ancêtre est l'éphédrine, un alcaloïde extrait du ma-huang (Ephedra vulgaris), une plante utilisée depuis des millénaires en Chine pour ses vertus stimulantes.

En 1895, le chimiste japonais Nagajasi Nagaï isole l'éphédrine, éveillant l'intérêt de la communauté médicale.

La première amphétamine, sous forme d'une base volatile, est synthétisée en 1887 par le Roumain Lazar Edeleanu à l'université de Berlin, mais cette découverte reste alors largement inaperçue.

Il faut attendre 1927 pour que Gordon Alles la resynthétise et démontre ses actions pharmacologiques.
Dès 1932, le laboratoire Smith, Kline and French commercialise l'amphétamine sous le nom de Benzédrine®, d'abord sous forme d'inhaleur pour traiter les rhinites et l'asthme, puis en comprimés pour la narcolepsie et l'excès de poids dès 1937. Les médecins la prescrivent également comme substitut à la cocaïne en raison de leurs effets similaires.
Dès le début, le potentiel stimulant des amphétamines pour contrecarrer la fatigue est reconnu. Un rapport de la Société des Nations de 1939 estime qu'elles « améliorent de 30% la capacité de travail d'un sujet somnolent et fatigué ». Travailleurs de force, enseignants, médecins, militaires, sportifs et routiers comptent parmi les premières catégories socioprofessionnelles à en faire un usage répandu.

Les amphétamines et la guerre : le premier grand banc d'essai
C'est pendant la Seconde Guerre mondiale que l'usage des amphétamines connaît une explosion massive, alimentant en grande partie les premières épidémies d'ampleur. Les armées de tous les belligérants les utilisent pour décupler l'énergie, la résistance à la fatigue et à la faim, et même pour atténuer la peur.
● L'Allemagne nazie fut pionnière dans l'utilisation militaire de la méthamphétamine. Dès 1938, le laboratoire Temmler introduit le Pervitin® sur le marché allemand, une « pilule d'attaque » massivement consommée par la Wehrmacht et la Luftwaffe. Surnommée la « pilule de Göring », la « drogue d'Hitler » ou encore« Panzerschokolade » (chocolat des chars), elle joue un rôle significatif dans le succès de la Blitzkrieg. Entre avril et juin 1940, plus de 35 millions de comprimés de Pervitin® sont consommés par les forces allemandes.
● LeRoyaume-Uni emboîte le pas,avec la Methedrine® (méthamphétamine) en 1940 et la Benzédrine® (amphétamine), distribuée en abondance aux pilotes britanniques pour repousser les attaques aériennes allemandes. Le général Montgomery lui-même distribue plus de 100 000 pilules à la 8e armée avant la bataille d'El Alamein.
méthédrine ● LesÉtats-Unis incorporent également la Benzédrine® dans les kits d'urgence des troupes, avec une consommation minimale estimée à 250 millions de pilules.
● Le Japon utilise le Philopon® et le Sedrin® (méthamphétamine) dès 1941, non seulement pour les soldats et marins, mais aussi pour le personnel des usines d'armement et même les kamikazes, qui reçoivent des « pilules d'assaut ».
La fin de la guerre marque une transition majeure : les stocks militaires considérables d'amphétamines inondent le marché civil. Au Japon, cela conduit à la première grande épidémie civile de dépendance aux amphétamines entre 1945 et 1955. Malgré les tentatives de régulation dès 1950, l'incidence des psychoses à la méthamphétamine augmente brutalement, et des produits illicites, souvent coupés, envahissent le marché parallèle.
L'usage des amphétamines se poursuit lors des conflits ultérieurs :
La guerre de Corée (1950-1953) voit la légalisation de la Dexedrine® et l'apparition du « speedball », un mélange de méthamphétamine et d'héroïne, pour « arrondir les angles » des effets stimulants.

● La guerre du Viêt-Nam(1965-1973) est parfois qualifiée de « première guerre pharmacologique », avec une consommation de substances psychoactives atteignant des proportions alarmantes, y compris 225 millions de comprimés d'amphétamines consommés par les forces armées américaines.

● Dans les guerres contemporaines, les amphétamines ont toujours utilisées officiellement pour la « gestion de la fatigue » par l'US Air Force ("go pills"), tandis que des groupes armés irréguliers, comme Daech, les emploient illicitement (notamment le Captagon) pour supprimer la pitié, la douleur, la faim et la peur, transformant les combattants en figures « féroces et sans peur ».

L'expansion civile et ses multiples visages
Après leur rôle dans les conflits, les amphétamines se sont solidement implantées dans la vie civile à l'échelle mondiale. Aux États-Unis, bien que la FDA ait réglementé leur délivrance dès 1938, elles circulent largement dans des réseaux parallèles. En France, elles sont en vente libre jusqu'en juin 1955. La prévalence des stimulants de type amphétaminique atteint la deuxième place mondiale en termes d'utilisateurs en 1998, juste après le cannabis, avec 30 millions de consommateurs. Leur consommation est en augmentation depuis la fin des années 1980, en particulier chez les jeunes. Les amphétamines sont largement utilisées :
● Par la classe ouvrière et les classes moyennes pour augmenter la performance et le rendement maximum.
● Par les chauffeurs routiers pour rester vigilants pendant de longs trajets.
● Par les étudiants pour réviser de longues heures avant les examens et diminuer la fatigue.
● Pour la perte de poids et la suppression de l'appétit. Le milieu sportif, en particulier le cyclisme, a également vu une utilisation précoce et tragique des amphétamines. Dès la fin du XIXe siècle, les"surhommes" du cyclisme, contraints à des épreuves extrêmes, absorbaient diverses drogues, dont la strychnine, la cocaïne, et l'arsenic. Le premier décès lié au dopage, celui du Gallois Arthur Linton en 1896 après le marathon cycliste Bordeaux-Paris, fut causé par l'association de caféine et d'efforts intenses.
Dans les années 1950-1960, le Dr Jean- Pierre de Mondenard observe déjà la circulation de produits "stimulants" dans le cyclisme. Des cas comme l'hyperthermie du coureur Jean Malléjac au Tour de France 1955 et le décès du cycliste danois Knud Enemark Jensen aux JO de Rome 1960, tous deux liés aux amphétamines et à la chaleur, soulignent les dangers. Le décès du coureur britannique Tom Simpson sur les pentes du Mont Ventoux lors du Tour de France 1967, avec la découverte d'amphétamines dans son maillot, est un autre jalon tragique.
Ces événements mènent à la loi française du 1er juin 1965, qui menace de sanctions l'usage de substances destinées à accroître artificiellement les possibilités physiques et susceptibles de nuire à la santé.
Méthamphétamine en ville
La méthamphétamine est une forme particulièrement puissante d'amphétamine.
Elle est connue sous les noms de « crystal meth »,« yaba », « speed » ou « ice », se distingue des autres amphétamines par ses effets particulièrement puissants, sa durée d'action prolongée et son risque élevé de dépendance. Elle peut être ingérée, injectée, sniffée ou fumée.Sa production illicite est facilitée par sa synthèse relativement aisée à partir de l'éphédrine ou de la pseudoéphédrine extraite de médicaments. Il existe des « cookers » (petits laboratoires artisanaux) et des« superlabs » (grandes installations clandestines). Géographiquement, la production de méthamphétamine se concentre en Amérique du Nord, en Asie du Sud-Est et de l'Est, ainsi qu'en République tchèque et en Slovaquie en Europe. Bien que sa présence soit marginale en France, avec une augmentation des saisies ces dernières années (112 kg en 2017 contre moins de 5 kg en 2007), le marché européen est dominé par la cocaïne et la MDMA/Ecstasy. Les dangers de l'usage de méthamphétamine incluent des dommages physiques caractéristiques comme les « boutons du speed » (papules et pustules dues au grattage) et la « meth mouth » (plaies buccales, bruxisme, diminution de la salive, perte des dents). Au plan psychique, l'usage chronique peut entraîner des psychoses paranoïaques, des agitations, des confusions, de l'impulsivité et des violences.
Ecstasy (MDMA) en raves
L'Ecstasy est un dérivé de l'amphétamine, synthétisé la première fois en 1912 par le laboratoire allemand Merck. Initialement expérimenté comme anorexigène, il a ensuite été utilisé par les militaires américains dans les années 1960 pour stimuler l'éveil des troupes.
Dans les années 1970, des psychothérapeutes découvrent ses propriétés "empathogènes", l'utilisant pour aider les patients à s'exprimer et à améliorer l'empathie, ce qui lui vaut les surnoms de "love drug" ou "Adam".
Cependant, c'est dans les années 1980 que la MDMA connaît une large diffusion dans les boîtes de nuit et les soirées raves en Angleterre et sur les plages d'Ibiza. L'Ecstasy est souvent consommée en groupe pour ses effets stimulants, désinhibants et euphorisants. Les usagers sont fréquemment polyconsommateurs, associant Ecstasy, cannabis et alcool. La composition des comprimés est très variable, souvent coupée avec d'autres substances potentiellement dangereuses comme la strychnine, la kétamine, ou le LSD.
La relation entre l'Ecstasy et la musique électronique, notamment la techno et la culture rave, est profonde, la musique étant façonnée "par et pour les expériences avec la drogue".
Les conséquences des épidémies d'amphétamines
Les amphétamines et leurs dérivés sont associés à de nombreux risques pour la santé :
Cardiovasculaires: Accélération du rythme cardiaque, hypertension artérielle, troubles du rythme, infarctus.
Neurologiques et psychiques : Réduction du sommeil, augmentation temporaire de la vigilance, mais aussi irritation, dépression, lassitude, agressivité, confusion, angoisse, délires (psychoses amphétaminiques). L'Ecstasy peut provoquer une déplétion en sérotonine, conduisant à des états dépressifs.
Pulmonaires : Hémorragies pulmonaires/alvéolaires, œdèmes pulmonaires, pneumomédiastins, pneumothorax, pneumopéricardes, hypertension artérielle pulmonaire (HTAP). La méthamphétamine, en particulier, peut entraîner un syndrome de détresse respiratoire aiguë (SDRA). L'inhalation nasale peut causer des rhinosinusites fongiques invasives et des perforations du septum nasal.
Infections : Les propriétés immuno-suppressives des amphétamines, conjuguées aux pratiques d'hygiène des usagers (partage de matériel d'injection, "shootgunning" pour le cannabis), favorisent les infections virales (VIH), fongiques (mucormycose) et bactériennes (pneumonies, tuberculose).
Dépendance : Le potentiel addictif des amphétamines est élevé, bien que variable selon la molécule. La méthamphétamine et l'amphétamine provoquent une forte dépendance psychique, tandis que l'Ecstasy est moins addictive.
Les conditions de production des amphétamines clandestines ajoutent des risques significatifs, notamment l'exposition à des substances toxiques comme les solvants organiques, l'acide iodhydrique, l'iode, la phosphine et l'ammoniaque, qui peuvent provoquer des troubles respiratoires graves, allant des irritations chimiques aux œdèmes pulmonaires mortels.
Conclusion : Un défi persistant
L'histoire des amphétamines est celle d'une substance aux multiples facettes : un outil médical prometteur, un stimulant de combat essentiel, et une drogue récréative aux conséquences dévastatrices. Les épidémies d'amphétamines, qu'elles soient militaires, civiles ou sportives, montrent une constante recherche de performance et d'évasion, mais aussi les dangers inhérents à l'usage de substances puissantes et souvent illicites. Malgré les interdictions et les régulations mises en place dès les années 1950 et 1960, la diffusion et la consommation de ces drogues de synthèse continuent de croître inéluctablement. Les "drug designers" modifient en permanence les structures moléculaires pour contourner les lois. La vigilance reste primordiale pour prévenir de nouvelles vagues de consommation et leurs conséquences sur la santé publique. Comprendre cette histoire complexe est essentiel pour mieux appréhender les défis actuels et futurs liés aux amphétamines.
Chronologie des usages
Voici une chronologie des événements principaux en lien avec les psychostimulants et une liste de personnes mentionnés dans les sources fournies : VIe siècle : L'usage du khat se répand dans les pays Arabes (Éthiopie, Yémen notamment).
1845 (19juillet) : Première loi française sur les drogues,visant l'empoisonnement plutôt que les toxicomanies.
1861-1865 : Durant la guerre civile américaine, l'usage médical massif d'opium et de morphine conduit de nombreux vétérans à développer une dépendance, donnant naissance au mythe de la « maladie des soldats ».
1914 : Le "Harrison Act" est voté aux États-Unis, une loi anti- stupéfiants justifiée en partie par le mythe de la « maladie des soldats ».
1916 (12juillet) : Promulgation d'une loi française sur les drogues
1936-1939 : La Pervitin (méthamphétamine) est testée par les Allemands comme stimulant de combat pendant la Guerre civile en Espagne.
1939-1945 : Seconde Guerre mondiale
1939 (Avril-Décembre) : La compagnie Temmler fournit 29 millions de comprimés de Pervitin à la Wehrmacht et à la Luftwaffe.
1940 (Avril-Juin) : Les forces allemandes consomment plus de 35 millions de pilules de Pervitin et d'Isophan durant la conquête de l'Europe de l'Ouest. La méthamphétamine est conditionnée sous forme de barres chocolatées (Fliegerschokolade, Panzerschokolade) mais la forme injectable est également utilisée. La meth joue un rôle significatif dans le succès de la Blitzkrieg.
1940 (Décembre) : Les Allemands, découvrant les effets secondaires de la meth, limitent sa consommation de 12,4 millions à 1,2 millions de pilules par mois.
1941 : Les pilules d'amphétamine sont commercialisées au Japon sous le nom de Philopon pour les civils contribuant à l'effort de guerre.
1941 (Juin) : Les conditions difficiles de la campagne de Russie supposent un supplément de dopage pharmacologique, annulant partiellement les restrictions de consommation de méthamphétamine.
Date inconnue : Le général Bernard Montgomery délivre plus de100 000 pilules de benzédrine à la 8e armée britannique avant la bataille d'El Alamein (23 octobre 1942). Au total, environ 72 millions de cachets de benzédrine sont consommés par les soldats britanniques.
Date inconnue : Les États-Unis utilisent la Déxédrine®, la Grande- Bretagne la Benzédrine® et la méthédrine, l'Italie la Simpamina®, et le Japon le Philopon® et les "pilules d'assaut" (Totsugeki-Jo/Tokkou-Ko) pour les kamikazes.
Bataille d'Angleterre : 72 000 comprimés sont distribués aux pilotes britanniques ; les journaux anglais titrent : « La méthédrine a gagné la bataille de Londres ».
Mars 1942 : Churchill lui-même suggère l'emploi de Benzédrine dans une opération en Grèce.
1945-1955 : Suite à la défaite du Japon, des stocks colossaux de meth inondent le marché civil, déclenchant la première épidémie de consommation de drogues au Japon, principalement distribuée par les yakuzas.
À partir des années 1950 : Les amphétamines arrivent dans le sport et les expéditions en haute montagne. L'esprit de compétition est très présent en alpinisme.
1950-1964 : Les quatorze plus hauts sommets de plus de 8000 m sont conquis par des grimpeurs sous amphétamines.
1950 (3 juin) : Maurice Herzog et Louis Lachenal sont les premiers à gravir l'Annapurna (8 000m+) en utilisant du Maxiton®.
1953 (29 mai) : Edmund Hilary et Norgay Tenzing conquièrent l'Everest avec l'aide de la Benzédrine®.
1953 ( 3 juillet) : L'Autrichien Hermann Buhl atteint seul le sommet du Nanga Parbat en ayant recours au Pervitin®.
1954 (31 juillet) : Les Italiens Achille Compagnoni et Lino Lacedelli s'adjugent le K2 en prenant de la Simpamina®.
1963-1975 : Guerre du Viêt-Nam
1969 : On estime que 30% des soldats fumaient de la marijuana avant leur déploiement, et 60% en consommaient pendant leur service.
Printemps 1971 : 10 à 25% des soldats sont dépendants à l'héroïne en raison de son faible coût et de sa puissance. Suite à cela, le Ministère de la Défense impose un programme d'analyse d'urine obligatoire ("opération flot"). L'héroïnomane devient une figure du vétéran du Viêt-Nam.
1967 : John Lennon admet publiquement avoir consommé du LSD et déclare que cela lui a "ouvert les yeux" et l'a rendu "meilleur, plus honnête, plus tolérant".
1970 : Promulgation de dures lois rendant l'incarcération obligatoire pour les personnes de plus de 18 ans arrêtées en possession de drogues, ce qui entraîne l'apparition de dealers adolescents.
Années 1980 (fin) : Shaun Ryder exprime les sentiments liés à la consommation de crack.
1986 : Schooly D.sort son premier album solo,rappant sur la situation des écoliers devenant dealers.
1987 : Le Docteur Jean-Pierre de Mondenard consacre un chapitre entier à la consommation des stimulants dans l'alpinisme de haut niveau dans Le Point et dans son ouvrage Drogues et dopages.
1988-1995 : La quantité de drogues saisies dans l'Union Européenne passe de 0,16 à 1,6 tonnes, avec 95% des saisies mondiales effectuées en Europe (principalement au Royaume-Uni).
Années1990 : Augmentation de l'incidence de la consommation d'ecstasy en Europe (Royaume-Uni, Espagne, Pays-Bas).
Des notifications rapportent l'utilisation de benzodiazépines (notamment Rohypnol), GHB, kétamine, Stilnox pour commettre des viols et/ou vols ("date rape drugs").
1993 : Une étude révèle la présence d'amphétamines dans 7,1% des échantillons d'urine d'alpinistes après avoir gravi un sommet de plus de 3300 mètres, avec une prévalence plus élevée chez les touristes (7,5%) que chez les autochtones (0,7%).
1995 : Une étude menée auprès de 3021 jeunes à Munich montre que 4% des garçons et 2,3% des filles ont consommé de l'ecstasy, et 3,6% des garçons et 1,6% des filles des amphétamines et analogues. En Espagne, 4,5% des 16-40 ans sont des usagers occasionnels et 0,6% des réguliers. En Irlande, l'usage d'ecstasy chez les 15-16 ans serait le plus élevé en Europe (11% chez les garçons).
1996 : L'ordonnance du 24/04/96 institutionnalise les Conférences régionales de santé en France, permettant l'utilisation d'une démarche générale d'évaluation des actions de santé, notamment celles concernant la consommation de substances psychoactives.
1997 : L'expertise collective de l'INSERM concernant l'ecstasy propose une action en trois volets : informer et prévenir, mettre en place des dispositifs d'observation, et développer des recherches.
Interpol rapporte 1,6 tonnes de saisies mondiales, 95% en Europe, dont 700 kg au Royaume-Uni.
2002 : The Breining Institute publie "Illicite drug abuse" dans le journal Journal of Addictive Disorders.
2004 : Publication de l'étude"Impurity profiling of methamphetamine hydrochloride drugs seized in the Philippines" par Dayrit, F.M. et Dumlao, M.C.
2006 : La production mondiale annuelle d'amphétamine est de 126 tonnes, concentrée à 80% en Europe (Pays-Bas, Pologne, Belgique, Estonie, Lituanie). 40 sites de production sont découverts en Europe par Europol.
2008 : Publication de l'étude "Methamphetamine Use in Japan After the Second World War: Transformation of Narratives" par Satō, A.
2010 (12 février) : Mathieu Guerriaud soutient sa thèse de doctorat en pharmacie à l'Université de Bourgogne sur l'impact des amphétamines illicites sur l'appareil respiratoire. Cette thèse est présentée comme la première étude complète sur ce sujet.
2013 : Publication de l'article "Amphetamine, pastandpresent–a pharmacological and clinical perspective" par Heal DJ, Smith SL, Gosden J, Nutt DJ.
2016 (Mars) : Publication de l'ouvrage"Shooting Up. A History of Drugs and War" par Lukas Kaminski.

Artie Shaw : Musicien de jazz. Il a minimisé ou nié les avantages que les musiciens ont pu tirer de la marijuana, estimant que le bon jazz des années 1920 et 1930 a été créé malgré la drogue plutôt que grâce à elle.
Bernard Montgomery : Général britannique. Il a distribué plus de 100 000 pilules de Benzedrine à la 8e armée juste avant la bataille d'El Alamein (1942).
Coolio : Rappeur américain. Il est cité comme ayant un passé de dealer de rue et cette vie l'a suivi dans sa carrière musicale.
Dr Dre : Rappeur et producteur américain. Cité comme l'un des artistes issus de Los Angeles qui ont souvent représenté le mode de vie "gangsta" lié à la criminalité et à la drogue.
DocteurJean-Pierre de Mondenard : Médecin. Dès1987, il a consacré un chapitre entier à la consommation des stimulants dans l'alpinisme de haut niveau dans Le Point et dans son ouvrage Drogues et dopages.
Edmund Hilary : Alpinistenéo-zélandais. Il a conquis l'Everest le 29 mai 1953 avec Norgay Tenzing, avec l'aide de la Benzédrine®.
Hermann Buhl : Alpiniste autrichien. Il a atteint seul le sommet du Nanga Parbat le 3 juillet 1953 en ayant recours au Pervitin®.
Jacques Derrida : Philosophe. Cité pour son affirmation que«le concept de drogue est un concept non scientifique, institué à partir d’évaluations morales ou politiques : il porte en lui-même la norme ou l’interdit. »
Lee N. Robins : Auteur d'une série d'entretiens avec des soldats.Il a identifié les substances psychoactives les plus fréquemment auto-administrées par les militaires durant la guerre du Viêt-Nam.
Lino Lacedelli : Alpiniste italien. Il a gravi le K2 le 31juillet1954 avec Achille Compagnoni, en utilisant de la Simpamina®.
Marvin Gaye : Chanteur. Décrit comme un très gros consommateur de cocaïne.
Mathieu Guerriaud : Étudiant en pharmacie. Thèse de doctorat sur l'impact de l'usage des amphétamines illicites sur l'appareil respiratoire.
Maurice Herzog : Alpiniste français.Il a gravi l'Annapurna le 3juin 1950 avec Louis Lachenal, en absorbant du Maxiton®.
Nagai Nagayoshi : Professeur et pharmacologue (1845-1929). a joué un rôle dans la découverte ou les premières études de la méthamphétamine.
Norgay Tenzing : Alpiniste népalais. Il a conquis l'Everest le 29 mai 1953 avec Edmund Hilary, avec l'aide de la Benzédrine®.
Prince : Musicien. Un extrait des paroles de sa chanson"Sign O' the times" est cité, décrivant la situation des jeunes membres de gangs sous crack.
Reynold (non identifié par un nom de famille) : Auteur d'un livre (non nommé) qui explore la relation entre la musique électronique et les drogues, en particulier l'ecstasy.
Schooly D.: Ancien membre du gang North Philly. Il a sorti son premier album solo en 1986, rappant sur la situation de son époque.
Shaun Ryder : Ancien chanteur des Happy Mondays. Il a exprimé ses sentiments sur la consommation de crack à la fin des années 1980.
Terry Williams : Auteur d'une étude sur le deal de crack chez les adolescents de New York.
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